OBSERVATOIRE T3I : Observatoire des territoires insulaires, des îliens et de l’insularité

PRÉSENTATION


Les îles constituent des territoires particuliers, des « espaces d’exception » qui se sont construits en marge des modèles politiques, économiques, culturels et sociaux dominants. Les sentiments d’îléité constituent le ferment sur lequel les relations se sont développées dans l’île elle-même, avec les autres territoires insulaires ou le continent.

Quelquefois leurs ressources naturelles ont été étudiées, exploitées au mépris de la préservation des équilibres. D’autres fois, leurs positions géographiques en ont fait des lieux privilégiés d’observation, des bases stratégiques, mais aussi ont permis, quitte à sacrifier leurs populations, de conduire des expériences, ailleurs inacceptables. Pourtant, très souvent, leur éloignement des capitales, des préoccupations quotidiennes des décideurs économiques et politiques, a préservé les territoires insulaires des bouleversements du monde.

Dotés d’écosystèmes fragiles, de moyens réduits, de communications limitées, de ressources et savoir-faire spécifiques, ils ont longtemps fait face de façon quasi-autarcique aux changements et constituent, en ce sens, des espaces d’observation privilégiés de la résilience et de ce que nous pourrions dénommer « l’épigénétique insulaire ».

Depuis une quarantaine d’années, les espaces insulaires, leurs habitants doivent faire face à plusieurs défis majeurs quelquefois antagonistes :

  • L’apparition d’un droit de la Mer (UNCLOS- 1982), consacrant la notion d’états archipélagiques et associant aux espaces maritimes des droits économiques et de passage.
  • La complexification du Monde depuis la disparition des blocs issus de la guerre froide
  • La raréfaction des ressources qui amène chaque territoire insulaire à devoir trouver des solutions propres à sa survie mais peut également le désigner comme une proie s’il en est richement doté ; comme une zone de friction ou de lutte si sa position stratégique le justifie. 
  • La mondialisation qui précipite des économies, des organisations sociales, des gouvernances souvent impréparées dans des logiques globalisées qui leur échappent.
  • Les bouleversements climatiques qui affectent la faune, la flore, les communications, l’habitat et la vie même des îliens.
  • Leurs liaisons virtuelles et physiques avec l’ensemble des réseaux mondiaux de communication

Oscillant entre déterminisme insulaire et autopoïèse, le territoire insulaire est un espace d’observation privilégié de résilience sociale et sociétale, économique, politique, environnementale, technique et technologique.

De telles problématiques sont d’une importance majeure pour une France forte:

  • De 10 911 823 km2 et de 10 186 526 km2 d’espaces maritimes – selon que l’on incorpore ou pas les extensions du plateau continental revendiquées.
  • De nombreuses îles réparties sur les côtes de l’hexagone (Atlantique, Manche, Méditerranée).
  • D’îles fluviales ou lacustres
  • De douze territoires (pour la plupart des archipels) ultramarins (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française, Saint Barthélémy, Saint Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, les Terres Australes et Antarctiques Françaises, Wallis-et-Futuna).

Le groupe de travail entend :

  • S’interroger sur les spécificités liées à l’insularité, identifier les problématiques insulaires et analyser leurs conséquences.
  • Observer les solutions proposées en différents endroits de la planète à ces dernières et apprécier leur transférabilité dans une optique de « savoir pour l’action ».
  • Apprécier les modes de collecte, d’analyse et de distribution de l’information portant sur les territoires insulaires dans une logique de « data intelligence ».
  • À terme, envisager la conception d’un modèle de « Clone Insulaire Digital ».

La communication des travaux se fera au travers d’un site internet entièrement dédié à l’Observatoire T3I

GOUVERNANCE ET COORDINATION


Pierre Fournié, Responsable et coordinateur du projet « Observatoire des Territoires Insulaires, des Îliens et de l’Insularité ».

MEMBRES


Pierre Fournié, Membre du Comité Codata France, Membre du Laboratoire Dicen IDF – Université Gustave Eiffel, Chef d’Entreprise.